Nipédu 120 : B[L]ACK NUMÉRIQUE

Share

Serait-ce le retour d’un numérique noir, tel un épisode de Black Mirror, entre guerre aux open badges, hypocrisie du logiciel libre, états généraux du numérique pour l’éducation et révolution qui manque d’R/air ?
Cet épisode 120 clôt la saison de Nipédu sur une ligne de crête entre messe noire et ode lumineuse au numérique éducatif. Allez savoir !

Introduction
(0min44 à 4min26)

Soutenez les Cahiers Pédagogiques en souscrivant un abonnement et/ou en adhérant au Cercle de Recherche et d’Action Pédagogique

La parole aux poditeurs
(4min26 à 7min54)

C(r)achez (sur) cet Open badge que je ne saurais voir !
(7min54 à 21min11)

Les open badges de l’académie de Montpellier
Open badges, les réactions des profs, Vousnnousils.fr
Y a t-il un prof badging ? Philippe Watrelot
Les badges de la discorde, Sylvain Connac
Réflexions sur la genèse des open badges, Serge Ravet
Nipédu 111 [IN]COMPÉTENCE : J’ai testé pour vous les open badges (6’10 à 26’33)

L’hypocrisie française du logiciel libre, ou pourquoi je n’aime pas (trop) les logiciels libres
(21min1 à 32min04)

La récré de Papa À Quoi Tu Joues ?
(32min04 à 36min54)

Papa à quoi tu joues ? Le podcast
Soutenir le podcast de Jean

États généraux du numérique éducatif : un bon début, encore …
(26min54 à 50min00)

La plateforme des états généraux du numérique pour l’éducation
Le questionnaire de Nipédu

Retour sur une révolution sans « r »
(50min00 à 59min25)

Une révolution sans « r », chronique Nipédu des Cahiers Pédagogiques n°562
L’ensemble des chroniques de Nipédu dans les Cahiers Pédagogiques

Inspiration, coups de coeur, coups de gueule
(59min25 à 1h11min04)

Régis, trilogie sport :
John McEnroe, l’empire de la perfection, documentaire OCS
BORG / McENROE, film OCS
OPEN, autobiographie d’André Agassi , livre J’ai lu

Jean-Phi : L’Antre de la folie, film de John Carpenter

Fabien :
Blockbuster John Carpenter, France Inter
New-York 1997, film de John Carpenter
Formula One, série Netflix
Team Movistar, série Netflix
La fiesta de los muertos, jeu de société

Jean
Dark, série Netflix

#JeuNipédu
(1h11min54 à 1h11min55)

Pour remporter un exemplaire du livre de Manuel Musial et André Tricot, Précis d’ingénierie pédagogique aux éditions de Boeck, envoyez un tweet à @Nipedu contenant le hashtag #JeuNipédu en réponse à la question suivante :
Comment s’appelle le chat de Jean qui gratte à la fenêtre ?

Retrouver Nipédu

4 réflexions sur « Nipédu 120 : B[L]ACK NUMÉRIQUE »

  1. Bonjour Jean, Fabien et Régis. Merci pour vos émissions toujours plus riches et documentées. Cependant je n’ai pas trouvé à la hauteur la rubrique où vous attirez l’attention sur l’opposition entre les suites de bureau gratuites et payantes utilisées dans le cadre scolaire, afin de rétablir un certain équilibre à vos propos parfois péremptoires.
    Je trouve certes pertinent le constat sur les collègues qui réclament l’installation « gratuite » de logiciels payants sur les ordinateurs de l’établissement. Malheureusement l' »édito coup de gueule » et les interventions sur cette chronique mélangent allègrement différents concepts, procèdent à des généralisations fort inappropriées et malheureuses, se basent sur des arguments parfois fallacieux voire contradictoires, sont regroupées sous un titre particulièrement désobligeant, et apportent des solutions biaisées. C’est pourquoi je m’offre un droit de réponse à l’ensemble de vos propos, afin d’apporter de l’eau au moulin de vos réflexions.

    1) Cette chronique reflète une certaine méconnaissance, si ce n’est un certain mépris, de ce qu’est le logiciel libre. Le logiciel libre s’oppose au logiciel propriétaire, en cela qu’il est basé sur des formats ouverts (et non pas la liberté de l’utilisateur comme l’affirme TkPx sur SoundCloud). « Le payant, c’est les méchants, le logiciel libre, c’est les gentils ». Vous avez raison de dire qu’il faut prendre garde à ne pas tomber dans cette exagération, mais, voulant éviter Charybde, vous tombez en Scylla et assimilez libre à gratuit. Alors non, libre et gratuit ne sont pas synonymes. Tout ce qui est gratuit n’est pas forcément libre, et tout ce qui est libre n’est pas forcément gratuit. Par exemple, la suite NeoOffice disponible sur Mac est sous licence GNU GPL, donc libre, puisque basée sur LibreOffice et OpenOffice, mais elle est payante, car elle apporte un confort d’utilisation et un suivi supplémentaires par rapport aux deux autres. Libre ne signifie pas « open source » non plus, même si les deux concepts tendent à se rapprocher.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Logiciel_libre

    2) Vos propos s’appliquent essentiellement à des suites de bureau telles que LibreOffice et OpenOffice, installées sur les ordinateurs des établissements. Que vous n’aimiez pas leur interface ou la façon dont sont implémentées certaines fonctions, je peux parfaitement le comprendre. Mais dans ce cas, pourquoi généraliser à l’ensemble des logiciels libres, au risque d’induire les poditeurs dans l’erreur ? Par provocation ? Par conviction ? C’est prendre la partie pour le tout. Ce qui s’applique à la bureautique n’est probablement pas valable dans d’autres domaines où l’on rencontre des logiciels libres. Ah, en fait, vous en convenez, vous n’aimez pas (trop) les logiciels libres en général ? Alors outre les suites bureautiques libres, renoncez à utiliser VLC, Firefox, Chromium / Google Chrome, Audacity, Python, Android, FreeMind, Sumatra PDF, le serveur Linux de votre établissement, WordPress, GeoGebra, Scratch, Minetest et j’en passe… Mais vous vous êtes déjà certainement débarrassé de tout ça…
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_logiciels_libres
    En tout cas, je sais déjà que je n’entendrai jamais parler dans vos chroniques sur les jeux vidéos ceux qui sont listés ici :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_jeux_vid%C3%A9o_libres

    3) L’autre méconnaissance qui apparaît dans votre rubrique est historique. « On nous a forcé à utiliser LibreOffice ». Peut-être, mais fut un temps, au siècle dernier, où les suites de bureau libres n’étaient pas installées sur les ordinateurs des établissements : existaient-elles seulement ? Régnait en maître la suite Microsoft, et élèves et professeurs étaient « biberonnés » — pour reprendre votre terminologie — à cet outil. C’était le cas quand j’ai débuté ma carrière. Il est donc normal que certaines personnes ne savent utiliser que ça et se retrouvent déroutées par l’interface de LibreOffice et consorts.
    Mais n’oubliez pas qu’utiliser un logiciel propriétaire, c’est se retrouver lié au bon-vouloir de l’entreprise qui le produit, y compris dans les changements d’implémentation d’interface, l’ajout et le retrait de fonctions… Apple, je t’ai à l’œil. Mais son concurrent n’est pas sans reproche. Qui se souvient des hauts cris que certains utilisateurs ont poussé quand Microsoft a introduit le ruban, ou plus anciennement encore, du gros changement d’interface de Word 4 à Word 5 ? Les utilisateurs ont tout d’abord râlé, puis ils ont changé leurs habitudes, voilà tout. Avec le temps, les utilisateurs devraient pouvoir s’habituer en passant d’une suite propriétaire à son logiciel libre équivalent, qu’en pensez-vous ?

    4) « les logiciels commerciaux sont bien mieux optimisés et efficaces que leurs pendants gratuits ». C’est votre avis, mais un logiciel libre ne peut pas faire les choses exactement de la même façon que le logiciel propriétaire de référence, sous peine de tomber sous le coup de la violation du copyright. Je suis d’accord avec vous sur le fait qu’en livrant gratuitement sa suite Office avec Windows, Microsoft a donné le goût du gratuit, mais il a aussi imposé sa conception d’une suite bureautique et créé un sentier battu d’utilisation en dehors duquel de nombreuses personnes trouvent difficile de s’aventurer.
    Je suis sûr que si l’on met LibreOffice dans les mains de quelqu’un qui n’a jamais utilisé son concurrent commercial direct, il risque d’être perturbé par la façon dont sont implémentées certaines fonctions sur ce dernier. Mais en opposant logiciel libre / gratuit et logiciel propriétaire, vous oubliez que la comparaison s’applique également entre logiciels uniquement propriétaires : comparez la suite Microsoft et les outils de bureau Apple, par exemple, vous trouverez certainement les mêmes différences d’optimisation et d’efficacité, en la faveur de ces derniers. Allez voir dans les amphis quels logiciels les étudiants ayant un Mac utilisent pour prendre des notes. Ce qui m’amène au dernier argument sur ce point : un logiciel libre sera probablement davantage optimisé pour tourner sous Linux, système également libre et open source, que sur des plateformes propriétaires voire fermées comme MacOS et Windows. Un logiciel conçu par Apple sera plus à l’aise sur MacOS (cf. iTunes sur Windows), et un logiciel conçu par Microsoft tournera mieux sous Windows. Ainsi il y a longtemps eu des différences entre les différentes versions de la suite Microsoft pour Windows et pour Mac, au grand dam des aficionados de la marque pommée.

    5) Revenons-en au fait que le logiciel libre soutient des formats ouverts et permet un accès pérenne aux données qu’il produit. Concernant les formats ouverts, il me semble abusif de dire : « ce truc pourri qui ne lit pas tout ». Au contraire, avez-vous comparé le nombre de formats de fichiers pouvant être ouverts par l’une ou l’autre de ces suites ? Certes, les suites libres peuvent altérer la mise en page de documents propriétaires particulièrement élaborés. De même, certaines fonctions peuvent ne pas être disponibles pour des raisons de copyright ou d’implémentation difficile. Dans ce cas, pourquoi ne pas utiliser uniquement des solutions libres, pour éviter les problèmes d’incompatibilité ? Je dirais pour ma part que l’interopérabilité progresse au fil du temps, en ce qui concerne les suites de bureau, et pour un usage assez basique comme peuvent en avoir les enseignants, il ne faut pas (trop) se plaindre.
    Concernant la pérennité de l’accès au données, depuis mes premiers pas en informatique, j’ai vu tant de logiciels propriétaires mettre la clé sous la porte, rendant mes données inaccessibles, que quand j’ai le choix je privilégie un logiciel qui m’assurera de pouvoir consulter mes données au-delà de l’obsolescence ou du changement tarifaire du logiciel, voire de la disparition de l’entreprise ou du développeur qui le fournissait. Avec les suites de bureau, peu de risques. Microsoft n’est pas près de faire faillite. Dans d’autres domaines, il existe de très bons logiciels propriétaires hautement recommandables, conçus pour des usages spécifiques. Mais, selon ses besoins, il faut prendre en compte le risque de voir ses données être tributaires du logiciel qui a servi à les produire. Caveat emptor !

    6) Venons-en à la valeur respective de ces logiciels. Vous dites qu' »un bon logiciel, ça s’achète ». Là, le poditeur sous-entend que les logiciels gratuits sont mauvais. Sérieusement ? Quand avez-vous acheté pour la dernière fois un navigateur internet ? La prochaine fois, Jean, veuillez décliner tous vos conflits d’intérêt avant d’écrire un billet d’humeur pour Nipedu ! 😉 Peut-être aurait-il été plus approprié de parler de logiciel « qui a pignon sur rue », celui qui crée d’autant plus les habitudes que ses fonctions sont nombreuses et sa courbe d’apprentissage longue voire difficile ?
    « Acheter des logiciels de sociétés privées c’est pas sale ». D’accord, à condition que les conditions tarifaires ou d’utilisation du logiciel ne changent pas de façon disproportionnée du jour au lendemain, que l’accès aux données déjà produites ne soit pas bloqué en cas de refus de payer (lors d’un abonnement), et que ces données restent privées et personnelles.
    D’autre part, comme votre discussion l’évoque rapidement, je pense que le discours ambiant des entreprises du numérique serait plutôt celui-ci : « un bon logiciel, on s’y abonne ». Or il existe des dizaines de bons logiciels commerciaux fournis uniquement par abonnement, sur ordi, sur téléphone, sur tablette, mais le budget des enseignants comme des écoles n’est pas extensible, et le retour sur investissement peut être défavorable à l’utilisateur.

    7) Pour finir, et pour en revenir aux solutions concrètes quant à l’utilisation des suites de bureau en milieu scolaire :

    – Oui, je vous rejoins sur le fait que « tout travail mérite salaire ». Alors en réponse à votre injonction « Apprenez à coder », que vous savez inimaginable dans les faits, en voici une autre, que j’aurais aimé entendre dans votre discussion : payez au « juste prix » de leur travail les développeurs de logiciels libres quand bien même ils seraient « acharnés et bénévoles », soutenez-les financièrement, car comme vous dites « il faut autre chose que de la passion pour faire vivre et évoluer un logiciel ». Grâce à votre don, peut-être auront-ils plus de temps et d’envie d’implémenter la fonction qui vous manque tant, vous permettant ainsi de « demander la lune ». Imaginez qu’au lieu de payer chaque année l’abonnement aux logiciels de Microsoft ou Adobe, les écoles, vous-mêmes et chacun de vos poditeurs nous versions une somme équivalente en contribution au développement de leurs pendants libres ? Cela ne changerait-il pas un peu le monde du numérique ? (Je suis d’accord avec TkPx là-dessus.)

    Les enseignants râlent, d’accord, mais en quoi hurler avec les loups vous sert-il et est utile à vos collègues ? Vous n’avez pas évoqué leur formation à ces outils libres. Dans mon collège, un peu avant le confinement, plutôt que de râler contre LibreOffice, quelques collègues avaient demandé au référent numérique de leur en faire une piqûre de rappel des fonctions les plus usitées mais déjà oubliées. Il se passe quoi dans vos établissements respectifs là-dessus ? J’ai bien peur que si vos collègues ne maîtrisent pas les bases de certains logiciels libres, ils aient des difficultés avec le PIX.

    Par ailleurs, à défaut des visionneuses des fichiers de Microsoft, il existe un format suffisamment universel pour être utilisé à l’école et assurant la conservation de la mise en page : le PDF. Quoi de plus simple que de produire un document avec la suite que l’on veut chez soi, et l’exporter en PDF pour impression dans son établissement ? À condition de ne pas avoir à le modifier, bien sûr.

    En tout cas, comme vous dites, « quand on veut quelque chose, il faut y investir autre chose ». J’entends par « autre chose » du temps ou de l’argent. Mais pourquoi ne pas investir l’un ou l’autre (voire l’un et l’autre) dans le logiciel libre ? Vous ne savez pas coder et ne voulez pas payer ? Traduisez ! Testez et déboguez ! Ça « plante de temps en temps » ? Envoyez vos rapports de plantage aux développeurs !

    Et si vous ne voulez vraiment pas changer vos habitudes ou investir du temps et de l’argent, la dernière solution, enfin, serait de privilégier l’AVAN (BYOD). Chacun aurait les outils qu’il veut sur sa propre machine, à condition de pouvoir se connecter au réseau local et aux imprimantes et vidéo-projecteurs de son établissement. C’est peut-être une solution à envisager, privilégier et développer car elle évite aussi l’utilisation de matériel collectif propice à la transmission du virus honni. En tout cas, à défaut d’être le message subliminal de votre édito, cette solution répondrait tout à fait à votre formule : « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ».

    Cordialement,

    Stéphane L.

    1. Bonjour Stéphane,
      Merci d’avoir pris le temps pour ce commentaire riche et développé. Je vais vous répondre via une capsule audio. Cet échange est bien trop riche pour ne rester que sur cette page web.
      Bien cordialement

      Jean NOEL

    2. Cher Stéphane,
      Tout d’abord merci d’avoir pris le temps d’écrire cet énorme commentaire qui ouvre à discussion. Ma dernière chronique, j’en convien, était sans doute incomplète. Il faut savoir que nous tentions un nouveau format, à savoir, un laïus d’une poignée de minutes pour laisser la part belle à la discussion ensuite. Dans ce contexte j’ai sûrement commis quelques raccourcis ou sous entendus pas assez évidents pour être bien compris. Mais ma plus grosse erreur fût sans doute le titre de ma chronique qui aurait dû etre « pourquoi je n’aime pas trop le logiciel libre pour les enseignants dans l’éducation aujourd’hui ». Reprenons point par point.
      1- Je sais tout à fait que libre et gratuit ne sont pas synonymes mais pour les besoins de concision de la chronique je ne pouvais me permettre d’expliquer cela. Je suis parti du principe que dans notre secteur tous les logiciels libres qu’on nous encourage fortement à utiliser sont gratuits. Par contre vous m’apprennez que libre et open source ne vont pas forcément de pair. Merci.
      2- Vous me dites que je parle essentiellement de suite bureautique. Il est vrai que dans mon exemple je me suis arrêté la dessus. Mais ce que je dit est valable aussi pour Audacity, Geogebra et GIMP par exemple, que nous utilisons dans l’établissement. Et non je ne suis pas en train de dire qu’il faut s’en passer mais que ce sont des logiciels qui ne sont pas d’une intuitivité folle et qu’il n’est pas honteux de passer par des solutions propriétaire. Mais mon propos tient surtout pour une utilisation de la part de l’enseignant. Pas des élèves. De plus, comme vous le souligner, certains logiciels n’ont effectivement pas à rougir, mais ce sont ceux qui ont des reins financiers solides.
      Pour ce qui concerne les jeux vidéo que vous énoncez, détrompez-vous. J’en ai utilisé quelques un, certain même pendant de très longues centaines d’heures durant mes jeunes années. Mais pour tous ceux que j’ai pratiqué, le constat est le même : là encore l’interface utilisateur n’est pas ce qu’il y a de plus pratique à utiliser et les novices y perdent leur latin.
      3 – Comme je l’ai déjà dit, mon but n’était pas de faire une tribune qui concerne l’utilisation de ces logiciels aux élèves, mais bien pour les enseignants. Je ne crois pas que nous soyons incompétent à ce point. Comme vous le dites, l’adaptation à un autre logiciel se fait avec le temps, et choisir une solution propriétaire, si on le souhaite, ne nous enchaîne pas, en tout cas pas plus que le libre qui va aussi évoluer au fil du temps et faire changer nos pratiques tout comme le logiciel propriétaire au fil des mises à jours d’interface de ces logiciels. Nous avons tous les compétence pour rebondir avec plus ou moins de rapidité selon les personnes. Cela fait des années que j’utilise la suite libre office, mais également Pages de chez Apple. Sachons être adaptable et sachons travailler sur toutes les plateforme qu’on pourra nous proposer.
      4 – Je suis tout à fait d’accord sur ce que vous avancez, à savoir que les différences d’optimisation sont identique entre logiciel libre et propriétaire, qu’entre logiciels propriétaires entre eux, elle le comparo suite microsoft et suite apple est des plus pertinent. Je n’ai pas eu le temps de développer ce point non plus pour en venir au fait qu’il faut choisir la solution la plus adapté à notre style de travail pour une efficacité maximale. Et quand je parlais d’optimisation, je parlais surtout en terme d’expérience utilisateur, pas en terme d’efficacité de la programmation du logiciel.
      5 – En ce qui concerne l’expression « ce truc pourri qui ne lit pas tout » il s’agit d’une citation que j’ai pu entendre le la part de plusieurs personnels administratifs au cours de discussions informelles. Et je suis tout à fait d’accord, l’interopérabilité s’améliore d’année en année, il faut juste en être conscient et savoir imaginer des petites solutions maison pour ne pas trop la subir.
      6 – Alors là Mea culpa, ma tournure de phrase était bien malheureuse. Effectivement « un bon logiciel ça s’achète », sous entend bien que le gratuit est un mauvais logiciel, ce qui n’est absolument pas mon propos et j’en suis désolé. Mon propos était plutot que tout travail bien paufiné mérite salaire. Et non contrairement à ce que vous affirmez, mais peut-être n’avons nous pas été assez clair, je vomis ce système d’abonnement des logiciels. Il y a bien longtemps, alors que j’en étais fervent utilisateur, que j’ai jeté à la poubelle la suite Adobe au profit d’autres solutions, plus efficaces de surcroît.
      7 – Vous avez raison, là encore par manque de temps, je n’ai pas expliqué de manière complète comment tout cela fonctionne économiquement m’obligeant à faire des raccourcis. Mais oui j’aurai sûrement dû aborder le fait que l’on puisse soutenir financièrement toutes ces initiatives pour les solidifer. Mais il est revient à chacun de le faire de manière personnelle et non à un établissement de le faire. Ceci est vrai aussi pour votre remarque sur le fait de remonter les différent bugs aux développeurs ce qui n’est pas une pratique souvent rencontrée.
      En ce qui concerne les formations sur ces logiciels, j’accompagne régulièrement les collègues et ils sont formés. Ce qui ne les empêchent pas de me faire remonter leur mécontentement quant à des utilisation qui ne sont pas pratiques, ou qui dysfonctionnent. Ils sont également formés pour produire des PDF, mais les PDF ont cette propriété qu’ils ne sont pas modifiables, et ça ça embête aussi pas mal de collègues qui comprennent bien les enjeux mais qui sont là encore en train de dire que ce n ‘est pas pratique.
      Et pour ce qui est du BYOD, c’est exactement mon propos, et j’ai déjà convertis plusieurs collègues qui sont tous ravis.

      Voilà j’espère ne rien avoir oublié.
      Merci encore pour votre commentaire qui a permis de faire ces éclaircissements.

      1. Bonjour Jean,

        À mon tour de vous remercier pour votre longue réponse et pour l’ensemble des précisions et arguments que vous apportez en complément de votre chronique. Je suis d’accord dans le fond avec tout ce que vous écrivez. Enseignant moi-même, il m’arrive bien entendu de pester sur l’implémentation plus ou moins bien (ou mal) fichue de telle ou telle fonctionnalité.

        Désolé pour la petite provocation concernant les jeux vidéos ! Vos connaissances en la matière ne peuvent qu’être supérieures aux miennes, n’ayant pas la fibre ludique.

        Dans ce message, je me permets néanmoins de réagir de nouveau à votre titre tel que vous le modifiez : « pourquoi je n’aime pas trop le logiciel libre pour les enseignants dans l’éducation aujourd’hui ». On pourrait interpréter le mot « pour » comme étant « à destination de », voire « spécialement créé pour ». Or, les suites bureautiques, GIMP ou autres n’ont pas été créées spécifiquement pour les enseignants… Le logiciel libre n’a pas demandé à entrer dans les écoles*, contrairement aux entreprises du numérique qui savent qu’en imposant leur produit à l’Education Nationale, elles fidélisent leur clientèle et mettent la main sur des données lucratives.

        [* Je ne peux m’empêcher d’y associer cette réflexion à l’utilisation « pervertie » de Scratch à des fins mathématiques et dépourvues de créativité, au point de dégoûter les élèves de l’apprentissage du code.]

        De plus, à y réfléchir plus en profondeur, votre chronique me semble lancer trois coups de gueule (si vous me permettez ce raccourci) à la fois :

        1- sur les fonctionnalités des logiciels libres, ce que nous avons largement abordé à travers ces échanges ; mais aussi :
        2- sur l’administration qui n’applique pas à elle-même les décisions qu’elle impose à ses subordonné.e.s ;
        3- sur les utilisateurs de ces solutions libres qui sont désormais avides de gratuité et qui attendent des logiciels gratuits qu’ils fassent aussi bien que les logiciels commerciaux normalement payants qu’ils ont pu utiliser sans bourse délier jusqu’à ces dernières années.

        La solution que vous préconisez est donc de laisser le choix du logiciel – gratuit ou payant – à l’utilisateur final dans ses pratiques enseignantes et administratives. Pourquoi pas, après tout ? Cela a l’avantage d’apporter une solution globale à chacun de ces problèmes. Mais pour moi cela ne résout pas tout, et peut en entraîner d’autres. L’application du RGPD n’est pas le seul problème justifiant le recours aux solutions libres, il faudrait aussi considérer l’enfermement des données produites dans des fichiers propriétaires et la question de leur pérennité, l’exploitation de ces données à des fins commerciales quand celles-ci se trouvent en ligne, la mainmise d’entreprises privées et lucratives sur les outils technologiques de l’Education Nationale, etc.

        N’y aurait-il donc pas d’autres solutions adressant individuellement chacune des trois pierres d’achoppement que vous visez dans votre chronique ? A part former toujours davantage les enseignants utilisateurs, je ne les ai pas. Certes, vous ne disposiez pas de beaucoup de temps pour exposer cela dans cet épisode de Nipédu. Mais il serait intéressant d’y revenir plus en profondeur. Et adopter un titre ne se référant pas qu’au « coup de gueule » n°1 me semblerait plus judicieux. Il y a davantage de pistes de réflexion pertinentes dans votre chronique que ne le laisse entendre votre titre, qui d’ailleurs vous oblige à vous contredire par des affirmations telles que : « le logiciel libre, c’est bien ».

        A mon avis, il serait dommage aussi de passer à côté de l’étude de l’utilisation de ces logiciels par les élèves. D’une part, parce que si l’administation venait à cesser d’être prescriptrice de solutions numériques auprès des enseignants, il n’y aurait plus de raisons pour lesquelles l’école le serait auprès de ses usagers. D’autre part, si la moitié des travaux envoyés par mes collégiens étaient au format Word, entre un cinquième et un quart étaient des fichiers LibreOffice, le reste étant une numérisation d’un travail manuel en PDF ou jpg. Cela ne me semble pas négligeable.

        Je serais curieux de savoir s’il existe des productions universitaires concernant l’adoption / l’utilisation des logiciels libres dans l’Education Nationale. Cela pourrait certainement être un sujet de mémoire de master, voire de doctorat. Si vous avez des références, n’hésitez pas à les partager ! En tout cas, merci à vous pour votre compréhension et compléments à votre réflexion utiles et enrichissants.

        Bien à vous,

        Stéphane L.

Laisser un commentaire